Up & Down

POUR UNE SOMBRE HISTOIRE DE CULICIDAE

Vampires

Pour pallier à l’outrageux manque de présence en ces lieux, je me jette ce soir à l’assaut de la chose avec un sujet brûlant pour lequel j’ai donné beaucoup de ma personne, laissant derrière moi des litres de sang et beaucoup d’huile de coude.

Vous l’aurez peut-être remarqué ou constaté par vous même, le retour (ou plutôt l’arrivée) des beaux jours est également synonyme d’arrivée massive de moustiques. Je ne sais pas vous, mais en cette seule soirée (merveilleuse soirée d’avril) j’ai rencontré dans mes seuls 25m² personnels une dizaine de moustiques qui se sont allègrement servis de ma chair fraîche (devrais-je dire de mon sang chaud ?) pour sustenter leurs besoins. Ils pompent. Ils sucent. Avec une avidité non retenue. C’est indécent.

Devrais-je donc laisser mon corps en pâture à ces sombres vampires assoiffés ? Que faire ?
Poussée par mon instinct de survie, voici donc que je bravais le danger, armée de mes deux mains, pour traquer la Bête.

Après une lutte acharnée, gisent sur mon plancher une demi-douzaine d’insectes aux corps décharnés.

Et bien que la bataille s’achève, je sais que tapie dans l’ombre, l’armée attend le moment où j’aurai éteint la lumière, repue de la lecture de ce très sympathique polard suédois que je lis actuellement*.
Je sais qu’au moment précis où Morphée sera en phase de m’accueillir dans son sein, je l’entendrai, lui. Je les entendrai, eux. Et ce sifflement significatif. Je les surprendrai, trop tard peut-être, venant se repaître de mon sang pour venger ceux qui auront perdu la vie au combat et nourrir leur progéniture. Alors j’aurai perdu. Alors je serai à leur merci et pourrai m’endormir, bouffie mais apaisée, après moult démangeaisons.

Alea jacta est.
Si de moustiques tu ne voulais point, la fenêtre fermée tu aurais dû laisser, au risque de rester dans une atmosphère transpirant le chaud (27°C aujourd’hui dans mon humble logis – au demeurant bien plus supportables que ces mêmes 27°C dans l’ancien appartement)…

Ô joie de retrouver le soleil. Journées printanières passées sous le signe de promenades au bord du Canal Saint-Martin ou sur les bords de Seine… à arpenter les jardins et espaces verts sous toutes leurs coutures… Retour du Panaché tant apprécié (oui, oui, une bière l’après-midi au soleil et je suis saoule comme une pauvrette). 

Dormez en paix.
Dansons pour amadouer le soleil.

The Vampire - Philip Burne-Jones, 1897

* Cf. Voile de pierre d’Åke Edwardson, chez 10/18 – nous noterons dans cette édition de grandes failles orthographico-vocabularistiques : manque ou surplus de lettres/mots, assez dérangeants. Mais le tout reste toutefois vraiment chouette, une fois l’abstraction faite de ces erreurs.

7 réflexions sur “Up & Down

  1. Hahahaha ! C’est ça d’avoir un appartement avec vue. Le soleil tape, c’est lumineux, mais il fait chaud aussi. Enfin je ne me plains pas non plus ! 😀
    (Oui, c’est chouette d’habiter Hawaï – police d’état – Chick ! Je suis sûre que ça te plairait !)

  2. avec un tel sujet je ne pouvais que venir , c’est vrai il est rare d’aborder cette si délicate question sur les blogs , ils sont totalement défaillant là dessus , certes le sujet est piquant , voir irritant mais au combien essentiel.

  3. On ne peut pas toujours aller à l’essentiel.
    La vie est ainsi faite qu’elle est composée d’un haut (je ne saurais dire combien) pourcentage de futilités et de basses tâches primaires. Et parfois, j’offre mon corps aux pieux irritants des moustiques.
    Merci, Waid, d’avoir souligné cette grande défaillance actuelle et loué la présente initiative.

  4. j’aime bien la vignette que vous utlisez savez vous , que c’est un artiste japonais qui s’appelle nara je l’ai rencontré à tokyo c’est une star là bas

  5. Oui, bien sûr que je connais Yoshitomo Nara, sinon je n’utiliserais pas ses oeuvres à des fins personnelles. Ceci dit, je ne le connais pas personnellement, mais je me souviens, dans un temps très lointain, avoir loué ses talents dans un billet.

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